L’OMS va déterminer si l'addiction aux jeux vidéo doit être répertoriée comme maladie

21 mai 2019 à 10h22
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Jeux vidéo addiction
shutterstock.com

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) va se prononcer cette semaine sur sa classification internationale des maladies. Parmi les nouveautés susceptibles d'apparaître, l'addiction aux jeux vidéo pourrait figurer au sein des troubles dus à un comportement de dépendance.

Les accros aux jeux vidéo sont-ils malades ? C'est cette semaine que l'OMS va trancher, lors de son Assemblée Mondiale de la Santé, qui se tient à Genève. L'organisation doit en effet approuver la onzième révision de sa liste de classification internationale des maladies (CIM-11), un document servant de référence pour les médecins et les gouvernements à travers le monde.

Les jeux vidéo peuvent-ils être une drogue ?

Dans une première version, éditée en juin 2018, l'institution avait surpris en ajoutant les « troubles du jeu vidéo » dans la section relative aux « troubles dus à un comportement de dépendance ». Cette rubrique recense notamment les addictions aux drogues, à l'alcool ou aux jeux d'argent. Si la CIM-11 est validée en l'état, la dépendance aux jeux vidéo sera donc officiellement considérée comme un trouble de la santé mentale.

Quels sont les signes d'une telle maladie, selon l'OMS ? D'après la définition de la CIM-11, plusieurs critères doivent permettre d'alerter quant à cette dépendance :

  • Perte de contrôle quant à la fréquence, l'intensité, la durée de jeu...

  • Priorité croissante donnée au jeu, au détriment d'autres centres d'intérêt et d'activités quotidiennes

  • Persistance de l'activité ou augmentation du jeu, malgré l'apparition de conséquences négatives, ce comportement pouvant affecter la vie personnelle, familiale, sociale, professionnelle, etc.


Une décision qui fait polémique

La décision d'intégrer cette dépendance dans la CIM-11 a suscité de vives protestations, de la part d'acteurs du jeu vidéo, mais également du monde médical. D'après Stanley Pierre-Louis, président de l'Entertainment Software Association (ESA) : « Des experts majeurs de la santé mentale ont averti à plusieurs reprises que répertorier de cette façon les ''troubles du jeu vidéo'' créait un risque d'erreur de diagnostic pour des patients qui ont véritablement besoin d'aide. »

Plusieurs experts craignent ainsi que la nouvelle classification n'entraîne une vague d'inquiétude chez de nombreux parents, stigmatisant notamment la communauté des jeunes joueurs. Au contraire, les défenseurs de cette évolution insistent sur la nécessité de reconnaître l'existence d'un tel problème, pour améliorer les moyens permettant de le traiter. Tout en rappelant que la définition ne se résume pas à un grand nombre d'heures passées à jouer et qu'elle ne concernera qu'une petite minorité de joueurs.

Source : TechSpot
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Commentaires (14)

eykxas
Question : les gens dont le jeu vidéo est le métier (journaliste, développeur, testeur etc…) dont je fais moi même parti, on passe forcément beaucoup, beaucoup de temps sur les jeux vidéos.<br /> Nous sommes donc tous malade ? Donc sous prétexte que nous favorisons le jeu vidéo à d’autres activités (bah oui c’est notre passion ! je ne vais pas me mettre à faire du macramé) nous sommes donc atteint d’une maladie mentale…<br /> Il n’est pas venu à l’idée de l’OMS que l’addiction au jeu vidéo pour certains, et globalement toutes les addictions, proviennent d’un problème plus grave ? Une compensation d’un autre trouble psychologique (comme une dépression par exemple).
DARTH_KAM
Pourquoi toujours vouloir faire passer toutes ces d’addictions des gens faibles (tabagisme, drogues, obésité, alcoolisme, jeux vidéo, etc…) pour des maladies ??<br /> Une maladie est un mal qui vous ronge à son échelle sans votre consentement (rhume, grippe, cancer, sclérose en plaques, sida, etc…) et qui sont ou non curables.<br /> Pour les genres d’addictions citées ci-dessus, le “malade” est complètement consentant.<br /> Il lui suffit juste de fermer sa gueule très longtemps, de ne pas sniffer du sucre ou d’éteindre son écran pour se débarrasser de son problème.<br /> Je ne comprends pas comment la comparaison est possible avec une maladie.
Sekki
Le problème c’est que les MMO sont faits pour que les gens y passe énormément de temps. Plus tu y passe du temps et plus tu as de chance d’avoir un équipement correcte et il faut compter en milliers d’heures de jeux mais rien n’oblige a joué autant c’est juste fortement encouragé. Avec l’évolution vers le Free To Play il faut en plus compter un budget non négligeable pour avoir une chance d’accéder à un équipement descend. Exit l’abonnement de 10 Euros par mois, prévoir à la place un budget de 100€ à la place pour un début … mais ce n’est pas obligatoire bien sûr mais juste conseillé. Avec le cheating largement répandu en sus il faut prévoir un budget supplémentaire de 10 à 20€ mensuel supplémentaire, mais ce n’est pas obligatoire et même déconseillé avec peu de conséquence dans les faits (une étude montre que 17% de la population du serveur déclare s’en servir plus ou moins régulièrement). Les cheateurs poussent les consommateurs à joué et acheter plus pour atteindre le niveau exigé pour participer au raid … Bref un environnement addictif et très mal sain au final mais qui est très rentable pour certain éditeur.
chickenwing
Les meuporgues c’est le mal
ultrabill
La consommation de départ est consentie. Quand la consommation devient une addiction, c’est une maladie qui nécessite un traitement : thérapie voire médication.<br /> “Il suffit de”, aïe aïe aïe. Si c’était si simple de se sortir d’une addiction ça se saurait
linkin440
Tout à fait
KlingonBrain
Bah, encore une crise de conservatisme.<br /> Allez savoir pourquoi des gens qui passent des milliers d’heure à lire des bouquins n’est pas une maladie mentale…
DARTH_KAM
“Il suffit de” est évidemment une sorte de phrase troll volontaire, mais aussi une vérité. Pour ne plus fumer, boire d’alcool, grossir, etc… il suffit de ne pas ouvrir les lèvres. Chaque addiction a sa solution, aussi dingue soit elle.<br /> Par contre, pour vaincre une grippe, un cancer, sida, maladie etc. , il n’y a pas cette solution “il suffit de”. C’est pourquoi je ne renommerai jamais une addiction qui évolue (même gravement) en “maladie”. Bref : on peut être malade sans addiction. Donc l’addiction n’est pas forcément et systématiquement comparable à une maladie.<br /> On subit une maladie, mais on est acteur dans une addiction.<br /> Mais chacun fait ce qu’il veut bien sûr. Et nous avons tous des addictions, moi compris.
ultrabill
Si tu prives de bouquins un type qui y passe des milliers d’heures sans qu’il y ait d’effets physiques et psychologiques, alors c’est une passion pas une addiction (en schématisant, hein).<br /> Parce que ce n’est pas le quantitatif qui définit l’addiction mais les conséquences physiques et psychologiques (voire sociales), en étant conscient ou non de leur addiction, et ayant ou non la volonté de s’en extraire.<br /> On va dire “oui mais il ne fait de mal à personne”, bah un peu à lui-même quand même Tu ne te sort pas d’une addiction avec la simple volonté, un suivi psycho ou médicamenteux est nécessaire.<br /> Du coup on entre de plein pied dans un débat de société : faut-il laisser tranquille les addicts ?
ultrabill
Quand tu chopes la grippe, la gastro ou le VIH t’es également acteur : où tu te trouves, ce que tu manges, qui tu fréquentes, tes actions, tes inactions, etc. Ce sont des comportements qui te mettent en relation avec les maladies.<br /> C’est pareil pour l’addiction finalement.<br /> La différence fondamentale c’est que l’addiction est une maladie mentale, là où les autres sont des bactéries ou des virus.
KlingonBrain
Bah, si tu prive n’importe qui de sa passion, ça produira forcément des effets psychologiques néfastes et un vide qui aboutira à une forme de dépression.<br /> En tant que programmeur qui a étudié un peu les mécanismes de l’addiction, le cerveau possède des protections : plus on pratique quelque chose de manière intense, plus on s’en lasse vite. C’est ainsi. Et c’est inéluctable. Personne n’y échappe.<br /> La faible minorité de personnes pour qui la passion est dévorante et qui passent des milliers d’heures sur quelque chose en oubliant tout le reste, pour en avoir connu, ça se règle tout seul en quelques mois. Et plus on laisse faire, plus cela se règle vite.<br /> Le problème, c’est plutôt quand les gens n’ont plus gout à rien. C’est la qu’une thérapie est indispensable.<br /> Faut t’il laisser tranquille les addicts ? Oui, car sinon nous allons vers le danger d’une société super normative qui prétendra savoir mieux que nous la façon dont notre vie doit être menée.<br /> Et peut être un jour décider qu’on ferait mieux de passer notre dimanche après midi à l’usine plutôt que d’avoir des passions “inutiles”.
backsec
Relisez l’article et notamment les conditions. Il est par ailleurs fait référence aux joueurs, pas les “pro” du secteur.<br /> Oui il y a de jeunes joueurs totalement désociabilisés qui s’isolent dans un monde virtuel. Peut-être y-a-t-il comme vous le dites un problème de base… parfois mais pas tout le temps. Mais dans tous les cas cette addiction et ce qu’il y ait ou non un problème de base doit être traité.
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